10 Juin 2020 – 10 Juin 2021, il y a un an jour pour jour, je publiais mon premier billet sur mon blog ! Rien d’extraordinaire me diriez-vous. Mais je suis du genre à apprécier les plus petits changements positifs dans la vie et cette aventure, c’(était)est quelque chose.
Par où commencer pour vous relater cette aventure ? Sans doute depuis 2015, car c’est l’année où pour la première fois, j’ai pensé à blogguer. Les années se sont succédé, les idées aussi et je tardais à me décider. Peut-être n’était-ce pas le bon moment.
L’année dernière, lorsque Mondoblog lançait son concours pour recruter la septième promotion de (mondo)blogueur.se.s, mon entourage avait un ton solennel pour que j’y participe. Alors, j’ai envoyé ce texte sur le changement climatique (thème imposé pour le concours cette année-là), qui a été retenu. La bonne nouvelle m’a été notifiée par e-mail, le 8 mai 2020. Depuis, j’ai rejoint la plus grande communauté de blogueur.se.s francophones au monde !
Écriture et partage : une histoire de passion
La voilà, la raison de ma motivation : écrire et partager ! Cela fait plus d’une décennie que j’ai pris l’habitude de partager des textes avec mes ami(e)s et parents, sur des bouts de papiers, par texto, slamer face à un public pour le fun ou pour des raisons plus nobles… Cette quête du partage a conduit mes pas vers le blogging et là, je découvre qu’il y a tellement de façon de s’exprimer, de créer ou réinventer un concept, d’influencer sa communauté…
Une occasion de rencontrer d’autres passionnés de cette philosophie : la bienveillante équipe de Mondoblog, patiente, à l’écoute et toujours disponible pour donner conseils et orientations. Et ces blogueurs tchadiens rencontrés dans les quartiers chauds de N’Djaména, prêts à partager leurs expériences, les galères des débuts, le tout avec un mental d’acier sachant qu’il y a encore beaucoup à faire pour le blogging tchadien.
Mon pays le Tchad et le blogging
Trois problèmes semblent gangréner le blogging au Tchad. Premièrement, la plupart des précurseurs du blogging au Tchad était des journalistes et/ou activistes. Leurs blogs traitaient des sujets brûlants de la société, adoptant une position souvent hostile au régime en place. Cette tendance a longtemps influencé le blogging tchadien. Un instrument d’activisme et de revendications, et une image dont le Tchad a un peu trop souffert. Car beaucoup de gens ne pensaient pas pouvoir tenir un blog sans parler de politique.
Deuxièmement, l’avènement des réseaux sociaux n’a pas facilité l’émergence des médias sociaux, qui nécessitent du coup une plus grande consommation de données. Ce qui soulève le troisième point, qui est lié aux problèmes de connexion à internet, qui reste à ce jour extrêmement cher comparé à d’autres pays de la sous-région.
Finalement, pour vous donner une petite idée de la situation, la communauté de blogueur.se.s tchadien.ne.s est constituée de moins de 40 personnes, dont une quinzaine appartenant à la communauté Mondoblog. Chaque année, la communauté accueille de nouvelles personnes qui débarquent avec l’irrésistible envie de relater le Tchad à leur façon. Heureusement, d’ailleurs.
Pour comprendre la nécessité d’avoir des blogueur.se.s qui racontent le Tchad en prenant en compte son million de superficie, ses cultures, ses cuisines, ses langues, ses traditions, son agriculture, son élevage… Je vous propose un exercice simple. Tapez ‘’Tchad’’ dans le moteur de recherche Google et consultez la section images. Vous verrez ce qui masque l’indescriptible paysage du Sahara, les mystérieux lacs nichés en plein désert, les chaînes de montagnes, ou simplement les visages séraphiques de nos enfants, l’élégance de nos mères et leur savoir-faire, l’hospitalité de nos familles…
Quand bloguer pour se faire plaisir prend des proportions tellement humaines
Je voulais faire les choses bien, autrement. Quand on vit dans un pays comme le mien, il ne manque pas de thèmes ni de référents pour bloguer. Et la nouvelle génération de blogueur.se.s semble trouver de nouvelles voies, loin de l’activisme politique, loin de la sensation de pouvoir que procure la vue des blindés postés en pleine ville, qui terrorisent plus que ne rassurent, des jaguars et hélicoptères de guerre décollant et se posant dans des palpitants vrombissements de moteurs et d’hélices… Entre nous, il y a mieux !
En un an, j’ai publié près de 50 billets. Un équivalent d’un billet par semaine. Est-ce peu ? Est-ce beaucoup ? Je ne sais pas et d’ailleurs ce n’est pas le plus important.
Je me suis laissé aller entre vers et proses, confessions et coups de cœur, analyse et plaidoyer… Pour présenter au monde une autre facette de ce pays que j’aime tant. Sur ma route (de blogueur), j’ai croisé le chemin des élèves nomades qui m’ont inspiré, j’ai été au Centre de Ressources pour Jeunes Aveugles, j’ai écouté un monsieur témoigner de la profanation de la tombe de son père pourtant inhumé dans un cimetière public, qui a finalement disparu sous des concessions, boutiques et tantes de marché avec la bénédiction de l’État, des gens m’ont raconté leurs histoires, de belles et malheureusement quelques fois de bien tristes, j’ai écouté, j’ai compris et surtout, j’ai appris.
Chaque jour j’apprends à grandir selon mon milieu, les difficultés que je rencontre sur le terrain, l’engagement que je prends face à certaines situations et je me dis que le blogging au Tchad a de beaux jours devant lui.
Comment dire ? Merci à toutes et tous pour les gentils mots, les beaux commentaires, les conseils, les encouragements, les critiques et définitivement l’amour en partage de ce pays, la compassion face à nos problèmes et tous ces magnifiques messages d’espoir qui finalement n’ont de mérite que mon éternelle gratitude.
A demain pour un nouveau billet ! Sans doute…
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