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Pour ce Tchad mis à feu et à sang, rêve-t-on justice ou chimère ?

Le silence n’apporte pas de réponse qu’on attendrait hélas et les haines proférées n’ont pas tendance à ressusciter nos morts pour autant. Face à cela des Hommes désarmés mettant en terre des êtres chers, des mamans avec le torse dénudé, témoignage de leurs faiblesses, leur impuissance. Des mamans pourtant si loin des décisions sur fond de surenchères politiques, acculées à ce destin qui finalement n’a tenu qu’au bout d’un AK 47 : MAYO KEBBI, KOURI, FAYA, ABECHE, LEO, SANDANA !!!

Des hommes se déchirent au nom de leurs intérêts, de ces cases dans lesquelles ils se sont mis et qu’ils défendent : régionalisme, clanisme, tribalisme, confessionnalisme… au détriment de ce qui aurait dû triompher au-delà tout, l’HUMANITE. A chaque fois, le même scénario, ‘’éleveurs nomades Vs agriculteurs autochtones’’ le tout sous l’impassibilité légendaire des autorités locales (préfet, commissaire, gouverneur…), ces ‘’réalisateurs’’ qui mériteraient leurs places à Hollywood. 

Conflits dans le Mayo Kebbi Est. Crédit Photo : Tchad Média

Des femmes se mettent à nue, elles pleurent, des familles sont irréparablement chamboulées parce que des vies se sont tues… Des enfants sont perdus face aux papas qui vocifèrent désobligeances et des mamans dont la mélancolie ne semble guère tarir. Il n’y a même plus de mots suffisamment courageux pour tenir face à telles cruautés, ni face à l’incongruité des mises en scènes pour les concepts chers à nos politiques : cohabitation pacifique, vivre ensemble, paix… alors même que Abéché, Faya, Léo, Sandana subissent les stigmates de ce qu’on peut qualifier de guerre civile ! Le tout face aux autorités démissionnaires plaidant les ‘’Nos sincères condoléances’’ et des ‘’Al moussama’’ au détriment de la JUSTICE à défaut de réparer les cœurs des victimes déjà émiettés par les conflits !

Il y a eu des morts ! Des gens soustraits à tout jamais la vie face à une politique discourtoise. Mais comment sommes-nous arrivés là ? A retenir ces noms : LEO, SANDANA, FAYA… non pasnpour leurs paysages, pour la richesse de leurs cultures, leurs beautés mais pour leurs désormais tristes décors ?  Comment se dessine l’horizon ? Des haines intarissables entre familles ? Des éternelles malveillances entre communautés ? Des regards venimeux à tout jamais ? Des cœurs lourds qui ne sauront plus aimer ? On occultera les vrais visages de ces cités au détriment de leurs obscures histoires… A qui le tour demain ?

Un village brûlé à Léo dans le Mayo Kebbi. Crédit photo : Tchad Media

Les actes de terrorismes sont vécus de l’intérieur du pays pendant qu’à coups de ‘’Des mesures appropriées seront prises’’ et ‘’Aucun acte posé contre la cohabitation pacifique au Tchad ne sera toléré’’ on fanfaronne au sujet d’un dialogue national pour la paix. Mais alors quelle paix après toutes ces décennies de bains de sang et de violences de toute sorte ? Des mots, encore des mots auxquels personne ne semble y croire et toujours des mots à en faire déglutir un académicien de non-sens et de rebuffade. Voilà comment on résout des problèmes dans ce pays : de bons petits mots et de photos bien gentilles pour des campagnes de communication imprudentes.

Pas de liberté sans égalité, pas de paix sans justice ! Partout montent des joutes verbales face au silence honteux instauré et attisé par les autorités. Abéché, Kouri Faya et Sandana hier et Léo aujourd’hui. Alors qui portera le deuil demain ? Au nom de quel autre prétexte ? Léo qui crie changement comme si des fois, les grandes transformations sociétales étaient nécessairement entachées de sang, du sang humain. 

Mais nous en sommes à ce stade où, rien ne sert de se voiler la face. C’est une nouvelle fois, l’occasion de tout repenser. En mieux… de prouver au peuple que nous vivons réellement dans un État qui peut encore se racheter une conduite, un État qui avance vers le droit, un État de droit, de Justice, de Démocratie. Simplement un État de personnes résilientes. 

Quand on vit dans ce pays, on apprend à cultiver le goût du risque face aux innombrables inégalités sociales. Ici, les tirs d’armes à feux ne surprennent plus personne, on se tire dessus comme dans un safari à la savane. Clairement, les vies ne se valent pas toujours vis-à-vis de la justice car, parmi le peuple, il y a un super peuple, face à la loi, de supers lois… Des gens ont érigé des murs entre les peuples, entre les cultures, entre les amours… Et l’erreur c’est de croire que la roue ne tourne pas ! 

Des victimes recouverts de pagnes lors des conflits de SANDANA. Crédit Photo : Tchadinfos

Le Tchad a mieux à offrir que de voir ses enfants s’entretuer injustement décennies après décennies. Le Tchad a mieux à offrir que ces images de manifestants pacifiques à genou avec les mains sur la tête chantant l’hymne national pendant qu’ils se font tirer dessus par les forces de l’ordre comme des lapins. Le Tchad à mieux à offrir que de voir ses femmes en pleurs et torses nues parce que réduites au désespoir. Le Tchad à mieux à offrir que les appels à la haine, des problèmes certains qu’on étouffe, des œillères face aux réalités, de l’hypocrisie de bas étages, TOUT CE QUI FREINE LA JUSTICE. Le Tchad à mieux à offrir que de l’INJUSTICE, tout le temps.

‘’Diviser pour mieux régner est l’attitude des faibles, car rassembler les gens malgré leur divergence n’appartient qu’à ceux qui connaissent la valeur de l’être humain.’’ William Sinclair M. SANDANA du silence incompris, LEO des voix qu’on étouffe, FAYA de tous les doutes, KOURI des deuils mis en scène, N’DJAMENA des avis de tous bords, ABECHE de toutes les colères, LAI qui baigne dans le sang, le TCHAD d’un nouveau départ, celui-là même qui crie JUSTICE !!!

Face aux massacres, il ne suffit pas de dire de belles paroles, de changer simplement de discours mais d’agir pour le triomphe de la justice car l’on ne peut pas perpétrer des violences et exiger de la victime le silence. Alors, rallumons ensemble les étoiles dans le ciel tchadien pour que la justice pour chaque enfant de ce pays quel qu’il soit ne soit pas juste un concept mais une réalité.

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lafenetreetoilee

Commentaires

GOLOME ABAITOUIN
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Il n'y a pas plus de mots justes pour qualifier ces barbaries si ce n'est animosités, seuls ceux qui veulent taire l'injustice diront la fenêtre étoilée s'est ouvert sur la porte de la haine, oui ils le diront par ce que pour eux dévoiler l'injustice c'est attiser la haine... Je suis d'accord avec toi mon frère ❤️

lafenetreetoilee
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Merci beaucoup pour ces paroles. Nous-nous devons de construire ce Tchad autrement en nous basant sur la JUSTICE pour tous et ce, peu importe les représailles.