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L'exposition "femmes digitales" suscite des vocations

Dans un contexte complexe où la femme est toujours relayée au second rang, dans un monde pourtant en perpétuelle évolution, l’exposition « femmes digitales » vient mettre en avant les interminables luttes des femmes afin de susciter des vocations…

Quand on y pense 

On est en l’an 2020, dans un pays situé au cœur du continent africain, au Tchad, et plus précisément dans la capitale N’Djaména. De regarder ce monde évoluer à grande vitesse n’attise même plus la curiosité des gens. De voir une femme vice-présidente des États-Unis s’apparente à une grosse blague vue d’ici. De voir des femmes bousculer les codes d’une société machiste ressemble à une déclaration de guerre.

En 2020, nous sommes encore surpris de voir une femme exercer le même métier qu’un homme. Elle, qui a pourtant des rôles bien connus : 

  • Faire la secrétaire dans un bureau minuscule de temps en temps pour sa plastie ;
  • Etre un cordon bleu preuve d’une meilleure éducation ; 
  • Faire des enfants par douzaine, gage de sa féminité…

En 2020, elles sont des milliers à ne pas mettre les pieds dans une salle de classe. Vous savez,  »ce lieu de dépravation de mœurs ». 

En 2020, elles sont des milliers à être excisées au nom des traditions barbares. Sexuellement mutilées pour l’ultime plaisir des hommes qu’elles seront obligées d’épouser à leurs treizièmes anniversaires.

En 2020, on ne s’imagine pas forcément que la femme soit l’agneau sacrificiel de nos déboires. Et pourtant…

En 2020, on ne s’imagine pas devoir réunir des gens pour leur dire que dans le crâne d’une femme, il y a aussi un cerveau, que dans ses veines coule du sang, que dans sa poitrine, il y a un cœur et qu’à bien des égards elle est meilleure que l’homme. Et pourtant…

Le vernissage de l’exposition à l’Institut Français du Tchad 

Le mardi 24 novembre 2020, à l’Institut Français du Tchad, de jeunes gens parcouraient le mur du hall d’entrée de cet espace en sens circulaire dans un silence de cathédrale, regardant et lisant avec attention et des fois presqu’avec étonnement les neufs portraits de femmes du numérique honorées dans cette exposition « femmes digitales », dans le cadre de la sixième édition du novembre Numérique. Elles ont réussi dans un univers dit d’homme, elles portent le foulard et sont ingénieures, elles sont des mères et directrices, elles sont des femmes et PDG !

Tout ce qui dans cette société peut rapidement devenir quelque chose de violent.

Qui sont ces « femmes digitales » ?

1- Falmata Hassana Awada

2- Achta Zakaria Moursal

3- Salma Khalil Alio

4- Sabine Lady

5- Safia Mahamat Youssouf

6- Aicha Adoum Abdoulaye

7- Zamzam Mahamat Djorkode

8- Zoukhourfa Al-Raihana Abakar

9- Debora Edith Ngaba

Témoignage à la génération future 

Pendant quelques jours, ce mur qui abrite les portraits de ces braves femmes sera le mur du possible, le lieu du rêve, un endroit où les jeunes filles pourront semer des graines de l’espoir, une fenêtre entrouverte pour rêver le monde autrement tant dans les opportunités que dans la valeur accordée à la femme par humanisme…

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Auteur·e

lafenetreetoilee

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